Pages

dimanche 30 décembre 2012

Dysgraphie : le tiers temps aux examens


Dysgraphie : des aménagements aux examens scolaires sont possibles

dysgraphie examen
La dysgraphie au même titre que la dyslexie est reconnue comme handicap par les autorités scolaires et donne lieu à la possibilité d’utiliser le tiers-temps lors des examens. Cette aide permet de gommer en partie le handicap.

En France, le texte officiel concernant l'usage du tiers temps par les personnes dûment diagnostiquées avec une dysgraphie a été publié au  Bulletin officiel n°1 du 4 janvier 2007 du Ministère de l'éducation nationale.

Les élèves peuvent exercer leur droit pour demander des dispositions spéciales aux examens. Les élèves victimes d’une situation handicapante (l'éducation nationale parle de trouble spécifique des apprentissages, TSA) peuvent bénéficier d’une compensation adaptée à la hauteur de leur désavantage : tiers-temps, demande spécifique de ne pas prendre en compte l'orthographe, usage d'un ordinateur ou d'une calculatrice, aide d'un secrétaire.

Dossier de demande d'aménagement d'examen pour la dysgraphie


Pour constituer le dossier de reconnaissance de la dysgraphie, il vaut mieux se rapprocher du médecin de votre établissement scolaire, les procédures pouvant varier d'une académie à l'autre. A titre indicatif, je vous donne ici la procédure qui est suivie en Alsace dans le Bas-Rhin :

Le dossier doit être constitué des 3 formulaires pré-imprimés (ci-joints en bas de page) et des justificatifs suivants :


1- une lettre circonstanciée signée du responsable légal ou de l'élève lorsqu'il est majeur (sans oublier nom et prénom du candidat, classe et examen présenté, description du passé scolaire et du suivi orthophonique ou en rééducation de l'écriture de l'élève) .

2- certificat médical du médecin scolaire demandant le type d'aménagements (tiers-temps et/ou négligence de l'orthographe et/ou usage d'un ordinateur et/ou usage d'une calculatrice basique et/ou aide d'un secrétaire pour la prise de note)


3- copie du diagnostic de dysgraphie par un médecin ou par le Centre Référent des Troubles Spécifique d'Apprentissage (généralement la MDPH) ou copie d'évaluation de suivi de moins de 1an (si possible).


4- copie du PPS mis en place pour l'année en cours


5- copie de quelques devoirs


6- courrier de l'enseignant coordinateur ou de plusieurs professeurs explicitant les difficultés de l'élève et l'accompagnement dont il bénéficie et depuis combien de temps.


7- les 3 derniers bulletins trimestriels


8- courrier du proviseur attestant que les résultats du bulletin scolaire ne mentionnent pas l'existence de PPS et qu'ainsi on ne peut différentier par le bulletin les élèves TSA pris en charge, des élèves ordinaires. 



Les formulaires :

dysgraphie tiers temps examen
dysgraphie tiers temps examen


dysgraphie tiers temps examen
pour aller plus loin :

références : 
 
  • Loi 2005 – 102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances
  • Décret n°2005 – 1589 relatif à la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées
  • Décret n°2005 – 1617 relatif aux aménagements des examens et concours



vendredi 28 décembre 2012

Dysgraphie : 10 idées reçues passées à la loupe


dysgraphie idées reçues

Tous les dysgraphiques écrivent mal : FAUX


Cette idée largement répandue est fausse. Certains enfants souffrant de dysgraphie écrivent très bien, trop bien même. Ils s'appliquent et écrivent terriblement lentement, sans possibilité d’accélérer. Cette dysgraphie est appelée par J. Ajurriaguerra la dysgraphie lente et précise. L'enfant écrivant bien, personne ne s'inquiète, et pourtant il souffrira rapidement de problèmes scolaires liés à sa lenteur et à la surcharge cognitive.


Tous les dysgraphiques écrivent lentement : FAUX


Cette idée est également fausse. Dans Certaines dysgraphies l'écriture est rapide,  trop rapide même. Ces dysgraphiques ne maîtrisent plus leur geste, leur écriture est illisible.


Il est facile de dire qu'un enfant est dysgraphique : FAUX


Au vu des deux points précédents, un enfant écrivant bien mais lentement peut être dysgraphique, de même qu'un enfant écrivant vite. Il est donc évidemment très difficile de poser un diagnostic de dysgraphie.
Rappelons quelques faits : le diagnostic de dysgraphie est posé par un médecin, après un bilan complet effectué par une équipe pluridisciplinaire. Le diagnostic se fait par exclusion, c'est à dire " à l'exclusion de tout trouble neurologique ". Je m'explique : Un enfant écrivant gros, lentement, sans suivre les lignes pourrai être diagnostiqué dysgraphique. Mais si on découvre chez cet enfant un problème de vue il sera alors malvoyant mais pas dysgraphique. Bref il n'est pas forcément aisé de poser un diagnostic de dysgaphie "vraie", au sens médical du terme. La bonne nouvelle c'est que le diagnostic n'est pas indispensable pour effectuer une rééducation de l'écriture.



La tenue de crayon n'a aucune importance! : FAUX


La tenue de crayon est cruciale pour obtenir une écriture efficace : fluide, lisible et sans douleur.
Du temps ou nos aïeux écrivaient à la plume, il était impossible de tenir l'outil scripteur n'importe comment, avec la main sur la ligne. 
Aujourd'hui, le stylo bille écrit bien quelle que soit la position de la main ou du stylo, on laisse donc faire. Pourtant, j'estime que pour plus de la moitié de mes patients, l'origine de leur problème d'écriture vient d'une mauvaise tenue de crayon.

La bonne tenue de crayon s'enseigne, et s'apprend.
 

Ne vous inquiétez pas , il manque un peu de maturité, c'est tout : FAUX


Pour deux de mes patients sur trois, les problèmes liés à leur dysgraphie sont apparus dès la maternelle. Pourtant, seuls 5% de mes patients consultent dès la maternelle ou le CP.
De deux choses l'une : soit le problème de dysgraphie décelé en maternelle est réel, une rééducation s'imposera, et autant l'entreprendre tout de suite. Soit le problème décelé est bénin, et le rééducateur pourra vous rassurer et vous permettre de corriger le problème d'écriture cursive en deux ou trois séances. Dans ces conditions, pourquoi attendre?



Dysgraphie un jour, dysgraphie toujours : FAUX


Heureusement, cette idée reçue est totalement fausse. La dysgraphie n'est pas une fatalité que l'on doit trainer toute sa vie. Une rééducation de l'écriture bien menée permet de résoudre les problèmes d'écriture (qu'un diagnostic de dysgraphie ait été posé ou pas) dans une immense majorité des cas, en peu de séances.
Quand un enfant (ou un adulte...) n'a pas de handicap particulier, il a tous les outils à sa disposition pour écrire  correctement. A nous de l'aider en ce sens.
Par ailleurs,et on ne le dira jamais assez,  la rééducation peut se faire à tout âge.



On apprend à écrire au CP : FAUX


L'apprentissage de l'écriture cursive commence le premier jour ou l'on tient un stylo en main (attention à la tenue de crayon chez les bébés, qui entraîne de mauvaises habitudes dont on a du mal à se débarrasser ultérieurement). Et il perdure jusqu'à l'âge adulte, quand l'écriture est enfin totalement automatisée et personnalisée.
L'année de cours préparatoire marque l'entrée dans l'écrit, c'est vrai, puisque l'on apprend à cet âge à lire et écrire, mais l'acquisition d'une écriture cursive efficiente se prépare avant et se continue bien après cette classe.


Un enfant qui écrit de la main gauche est nécessairement gaucher : FAUX


Les faux gauchers par exemple sont assez courants. De peur de contrarier l'enfant qui n'est pas encore bien  latéralisé, on le laisse prendre la main qu'il veut pour écrire, ou en changer. Forcément, si la main choisie n'est pas la main dominante, l'apprentissage de l'écriture cursive sera plus difficile.


Il écrit mal, et alors? ça ne l’empêchera pas de réussir dans la vie: VRAI ET FAUX



Certes, il n'est pas besoin d'écrire parfaitement pour réussir dans la vie. Toutefois, j'attire votre attention sur les difficultés que doivent surmonter les enfants souffrant de leur écriture.
Durant toute leur scolarité, écrire sera un clavaire. Parfois, on les traitera d'incapables ou de fainéants, et ceci n'est pas ans conséquence sur l'estime de soi. Quand vos enseignants ne peuvent plus vous lire, ni vous noter, comment continuer des études? 

Donc, il est bien vrai qu'une écriture déficiente n’empêche pas de réussir dans la vie, mais par contre cela entraîne un handicap certain au cours des études.


Un dysgraphique ne peut pas être heureux à l'école: FAUX


Pour cela, il faut que ses difficultés soient reconnues et prises en compte, et que des adaptations scolaires soient faites pour qu'il trouve sa place et puisse montrer ses compétences.
Mais il est vrai qu'aujourd'hui de trop nombreux enfants sont en souffrance avec l'écriture alors qu'on ne devrait jamais laisser un enfant souffrir à l'école.


dimanche 9 décembre 2012

La rééducation de l'écriture dans les Dernières Nouvelles d'Alsace

article DNA portrait rééducatrice écriture obernai

Les Dernières Nouvelles d'Alsace viennent de consacrer une page à mon activité de rééducation de l'écriture. Cet article est disponible sur le site des DNA, mais comme il n'est accessibles que pour un temps limité, je me permet d'en laisser une transcription ici :




Quand l’écriture fait mal

Elle n’est ni coach, ni médecin, ni enseignante. Ou un peu tout cela à la fois. Anne-Gaël Tissot,rééducatrice en écriture installée au centre socioculturel Rimbaud, suit des personnes pour qui ce geste quotidien est tout sauf simple.

Tenir le stylo entre le pouce et le majeur, écrire de façon fluide sans casser le poignet. Ces consignes, tout le monde les a entendues. Elles sont répétées par des enseignants qui n’hésitent pas à corriger des gestes imprécis ou des postures inadaptées. Seulement voila. Dans une classe de 30 élèves, difficile de repérer celui qui tient mal son crayon, celui dont le poignet est douloureux, celui qui est trop lent et décroche. Et pourtant, ils sont nombreux, ces phobiques de l’écriture, dont les devoirs sont parfois si illisibles que les professeurs ne peuvent pas les noter.

« C’est un cercle vicieux au niveau des études »

C’est pour aider ces incompris qu’Anne-Gaël Tissot, ancienne ingénieur —elle a aussi œuvré en tant que formatrice et professeur de maths — a décidé il y a un an de s’installer à son compte en tant que rééducatrice en écriture. Ses deux filles souffrent de ce genre de troubles. « Je n’avais pas de solution pour les aider, alors je me suis formée auprès d’une rééducatrice en écriture dans le Massif central. » Cette ancienne animatrice multimédia au centre socioculturel Arthur-Rimbaud y loue désormais un local, où elle assure 20 heures de séances hebdomadaires. Dans cette salle aux couleurs chatoyantes, où les murs sont recouverts de personnages de bandes dessinées, défilent quelque 70 personnes, de toute la région. Des enfants, en très grande majorité. Quelques tout-petits déjà fâchés avec le stylo, beaucoup de primaires qui commencent à se confronter aux difficultés de l’écriture, des collégiens aussi, pour qui ces troubles deviennent un réel handicap. Mais aussi des lycéens. Et de rares adultes. « Il peut s’agir de demandeurs d’emploi qui pensent être pénalisés par l’aspect de leur lettre de motivation, de chefs d’entreprise dont  la secrétaire n’arrive plus à les relire ». Et de citer le cas d’une étudiante qui s’en sortait en prenant les cours sur ordinateur mais rencontrait des problèmes lors de ses examens. Le point commun entre toutes ces personnes : « Ce sont des gens qui souffrent de dysgraphie et plus généralement de troubles liés à l’écriture : illisibilité, lenteur, douleurs. »

Dix séances maximum

La mission d’Anne-Gaël Tissot : travailler la fluidité du geste, et surtout, « le rendre automatique, car les enseignants ont beau répéter aux élèves de tenir leur stylo de telle façon, ça ne fonctionnera pas, c’est tout un processus qui passe par des exercices. » Des exercices à effectuer aussi à la maison. D’ailleurs, Anne-Gaël Tissot tient beaucoup à la présence des parents pendant les séances. « Sans eux, je ne suis rien, je suis un peu comme une coach. Ce sont eux qui font, moi, je leur donne juste les clefs. » 
DNA portrait rééducatrice écriture obernai
copyright dna 2012
Contrairement à un graphothérapeute qui suivra ses patients sur le long terme, Anne-Gaël Tissot préconise au minimum trois séances, dix tout au plus. « Je suis essentiellement des enfants, et pour eux, il faut que ça aille vite, qu’ils voient le résultat rapidement. » C’est en général dès la deuxième séance que les progrès se ressentent. 
Elle sort une tablette tactile, qu’elle utilise parfois pour faire écrire de façon plus ludique les enfants. Sur l’écran défilent de nombreux exemples de copies, avant et après la rééducation. La transformation est parfois impressionnante. À l’image de cet adolescent en classe de 3ieme qui rendait des devoirs illisibles et tâchés d’encre. « Il ne prenait pas ses cours correctement, donc ne pouvait pas bien les apprendre ni les retranscrire, et ne pouvait pas être évalué : c’est un cercle vicieux. » Anne-Gaël Tissot affiche un large sourire en montrant une copie que lui a apportée avec fierté ce même élève au bout de quelques séances : elle est impeccable. Seul problème : elle est si lisible qu’on y distingue désormais des fautes d’orthographe à chaque mot. Mais la mission de la rééducatrice, qui ne corrige que le geste, s’arrête là. Le reste est une autre histoire…
                                                                                             FANNY HOLVECK
Contact : Anne-Gaël Tissot ✆ 07 86 57 01 78.
info@sos-ecriture.fr
www.sos-ecriture.fr