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mardi 31 décembre 2019

Bienvenue sur www.sos-ecriture.fr

écriture cursive dysgraphie  La rééducation de l'écriture est une spécialité méconnue dont le but est de traiter et corriger la dysgraphie et plus généralement les troubles liés à l'écriture manuscrite : illisibilité, lenteur, douleurs. Quel que soit l'âge, il est possible de restaurer son geste graphique et d'améliorer son écriture en quelques séances.


J'ai créé ce site, car je suis rééducatrice de l'écriture. Vous trouverez ici tout ce qu'il faut savoir sur cette spécialité, ainsi que des conseils pour  vaincre la dysgraphie, et éviter de la provoquer.

Mon cabinet est situé à Obernai, en  Alsace, mais je travaille en collaboration avec d'autres cabinets de rééducation en écriture partout en France.

Voici quelques thèmes abordés dans mon blog :

    samedi 23 mars 2019

    Dysgraphie : évaluation avec l'échelle BHK



    L’échelle BHK - évaluation rapide de l’écriture chez l’enfant.


    cahier stylo écriture cursive

    Cette échelle d'évaluation de la dysgraphie (Brave Handwriting Kinder) a été proposée par Hamstra-Bletz (1987) et adaptée en français par Charles, Soppelsa et Albaret en 2004. Elle est dérivée de l'échelle d'Ajuriaguerra, simplifiée pour une évaluation rapide. La passation du test prend en effet 5 minutes.

    Elle est ciblée pour la détection précoce des dysgraphies. Elle est sensible au développement de l’enfant durant les classes primaires (pour le collège et le lycéee on utilise un autre outil, le BHK ADO)

    L'évaluation  consiste à écrire un texte durant 5 minutes qui va être analysé en terme de qualité et de vitesse d‘écriture. Le texte à copier est composé de sept paragraphes de taille de police décroissante et de difficulté croissante (le premier paragraphe ne contient que des mots monosyllabiques qui sont rencontrés au CP puis le texte se complexifie progressivement).

    L'échelle est composée de 13 items :

    • taille de l'écriture
    • inclinaison de la marge 
    • lignes non planes
    • mots serrés
    • écriture chaotique
    • liens interrompus entre les lettres
    • télescopages
    • variation dans la hauteur des petites lettres
    • hauteur relatives des lettres incorrecte
    • distorsions de lettres
    • formes de lettres ambigües
    • lettres retouchées
    • hésitations et tremblements


    Le score est la somme des points obtenus sur les différents items. Plus le score est élevé, plus il y a présomption de dysgraphie. Le test est assez pertinent : selon des études indépendantes, les enfants dysgraphiques présentent des notes situées dans les 8,6 % des scores les plus élevés de l’étalonnage et ces scores sont significativement différents de celles des sujets contrôles.

    Un étalonnage français existe pour l'écriture cursive des classes du CP au CM2, réalisé sur plus de 800 enfants.


    Un score BHK situé à plusieurs écart-types au dessus de la moyenne des enfants de la même classe est une indication forte de dysgraphie.


    La vitesse de l'écriture cursive (en caractères pour 5 minutes d'écriture) évolue aussi entre le CP et le CM1 (en revanche, peu d'évolution de la rapidité est notée au CM2).


    Je n'utilise que rarement l'échelle BHK au cabinet, car je la trouve  moins détaillée que l'échelle E d'Ajuriaguerra, et moins opérationnelle pour entamer une rééducation de l'écriture cursive. Cette échelle BHK a néanmoins tout son intérêt dans les travaux de recherche sur l'écriture cursive, de par sa rapidité d'analyse et pour dialoguer avec les professionnels de santé.


    Pour aller plus loin :


    Les élèves d’aujourd’hui écrivent-ils vraiment plus vite ?






     Les élèves d’aujourd’hui écrivent-ils vraiment plus vite?



    On me demande souvent si les élèves écrivent à la "bonne" vitesse pour leur niveau scolaire.

    Il n'y a pas de bonne réponse à cette question, mais il est évident qu'il faut que la vitesse d'écriture soit adaptée aux besoins de l'élève : 

    En effet, une production écrite sub-optimale dans sa vitesse (ou sa lisibilité) peut handicaper de nombreux aspects de la scolarité et même de la vie sociale. La vitesse est indispensable pour obtenir une prise de note adaptée au rythme de l’enseignement. Lorsqu’un élève a une écriture trop lente, le risque de décrochage scolaire est important et la durée des études, de même que l’insertion scolaire et professionnelle risque d’en être impactée.

    La vitesse d'écriture progresse tout au long de la scolarité. De nombreuses études ont quantifié la vitesse d'écriture dans les différentes classes du système éducatif français.

    Je me sert parfois des données fournies par le BHK : c'est un texte de référence qui va en se complexifiant. On évalue la vitesse en regardant combien de lettres ont été écrites en 5 minutes.

    Les vitesses moyennes pour les différentes classes de primaire sont (nombre de lettres par 5 minutes):



    On voit que la performance des élèves est presque multipliée par 5 entre le CP et le CM2.

    Mais pour autant, est-ce que les élèves écrivent plus lentement ou plus vite aujourd'hui qu'autrefois?


    Le BHK a été publié au début des années 2000 (par Charles Soppelsa et Albaret). Par ailleurs, on ne dispose pas de données plus anciennes en français pour ce texte (initialement ce test avait été développé avec un texte similaire en néerlandais par Hamstra-Bletz et Blote en 1990).

    Les mêmes auteurs ont publié les vitesses suivantes dans l'ouvrage "troubles de l'écriture chez l'enfant, des modèles à l'intervention" chez de Boeck et Solal.

    Notez que les vitesses sont très similaires pour l'écriture cursive dans différent pays européens.







    France Suisse Italie Pays-Bas Irlande
    CP 10



    CE1 24 22 27 25
    CE2 34 33 38 35 42-45
    CM1 45
    48 46 51-58
    CM2 46
    55 54 55-61
     vitesse (signes par minutes) dans différents pays



    Un autre test, le test de Lespargot, Marquet-Guillois et Truscelli a été étalonné en 1981, puis en 2008 par Alexandre. Il consiste en une évaluation de la vitesse d’écriture chez l’enfant par
    le moyen de 3 épreuves : dictée et copie d’un texte et écriture répétitive d’un même mot
    pendant cinq minutes. Il existe quatre textes correspondant chacun à un niveau scolaire. Cette épreuve permet de comparer la vitesse d’écriture d’un enfant dans les différentes situations d’écriture qu’il est amené à rencontrer au cours de sa scolarité.

    Le ré-étalonnage de cette épreuve en 2008 a permis de constater une diminution de la vitesse
    d’écriture chez les enfants par rapport à l’étalonnage de 1981.

    Si on veut comprendre l'évolution de la vitesse d'écriture sur une plus longue période, on doit regarder des études réalisées dans d'autres pays. Au Royaume-Uni, on dispose d'une étude datant de 1915. À l'époque, l'écriture manuscrite est indispensable pour un certain nombre de métiers  : les registres commerciaux sont tous tenus à la main, et produire rapidement une écriture lisible est un atout sur le marché du travail.

    Freeman a donc proposé en 1915 des normes pour une écriture fonctionnelle basée sur les exigences des employeurs d'employés de bureau. Aujourd'hui, les employeurs s'inquiètent probablement davantage de la compétence de leurs travailleurs dans la communication au clavier que dans leur écriture manuscrite. Néanmoins les normes établies par Freeman permettent de comparer l'évolution des vitesses d'écriture au cours du dernier siècle. En 2002 Karlsdottir (Université de Norvège) reprend plusieurs travaux datant des années 1910, 50, 60, 70 et 90 pour comparer les vitesses d'écriture des élèves.


    On observe nettement une tendance à un ralentissement de l'écriture dans les classes de primaire entre la première et la seconde moitié du 20ième siècle.

    Était-ce vraiment mieux (ou du moins plus rapide) avant ? Pas forcément : n'oublions pas que le 20ième siècle a été aussi celui de la généralisation de l'instruction, menant beaucoup plus d'enfants à la fin du cycle d'instruction primaire. Des enfants peu rapides qui auraient décroché du système scolaire (ou qui n'auraient pas eu la chance d'effectuer un cycle complet en primaire) au début du 20ième siècle n'apparaissent pas dans les statistiques de Freeman ou Ayres en 1915, et sont probablement plus nombreux dans les statistiques de la seconde moitié du 20iÈme siècle.

    Quoi qu'il en soit, à partir des années 70, les exigences des employeurs vis à vis de la vitesse d'écriture manuscrite ont progressivement disparues, et les exigences en primaire sont probablement devenues moins focalisées sur la vitesse.

    Pour aller plus loin :