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jeudi 27 février 2014

Psychomotricité et écriture des enfants précoces

Dans de précédents billets, je vous avais parlé des troubles de l'écriture cursive des enfants précoces. France info a récemment interviewé une psychométricienne à ce sujet.



Si je partage tout à fait le diagnostique de ma collègue, nous avons des approches différentes dans le traitement de ces difficultés d'écriture spécifiques aux enfants à haut potentiel. 

Je travaille moins les aspects de prise de conscience du corps  à l'espace que le ferai une psychométricienne (si ce n'est l'espace de la page). En revanche j'insiste plus sur entamer tout de suite des exercices de motricité fine qui permettent des progrès rapides dans l'écriture : pour moi c'est important que les progrès soient sensibles rapidement pour avoir une bonne dynamique de progression. Particulièrement avec les enfants à QI élevé, qui ont des attentes importantes et ont besoin de comprendre la démarche pour adhérer pleinement à la rééducation.

Bref, psychomotricité et rééducation de l'écriture: des approches différentes, mais tout à fait complémentaires.


samedi 22 février 2014

Pierre 8 ans, une belle écriture

Quand Pierre a vu ses progrès en écriture, il m'a demandé avec un grand sourire si son écriture serait en exemple sur mon site. Voilà qui est fait.


L'écriture de Pierre était lisible avant la rééducation, mais certaines lettres étaient trop grosses, l'écriture ne tenait pas sur les lignes, et les lettres rondes démaraient dans le mauvais sens. Ce genre de détails ne vont pas en s'arrangeant tout seuls en général.

 Encore un grand bravo, Pierre.


Voir aussi :

  • la lettre e  : forme de base de l'écriture cursive

  • l'amorce des lettres rondes

  • dix idées reçues sur la dysgraphie
  • samedi 15 février 2014

    A qui s'adresse la rééducation en écriture ?

    améliorer son écriture cursive
    améliorer son écriture est possible à tout âge

    La rééducation en écriture s'adresse à toute personne qui éprouve des difficultés avec son écriture manuscrite.
    •  Le plus souvent, la rééducation en écriture concerne enfants et adolescents rencontrant des difficultés scolaires liées à des troubles de l’écriture. Celle-ci peut être douloureuse, trop lente, perçue comme  illisible, trop fatiguante...
    •   La rééducation en écriture s'adresse également aux personnes ayant subi la perte de l’usage d'une main suite à un accident ou à une maladie.
    •   La rééducation en écriture s'adresse bien évidemment à toute personne qui n'aime pas son écriture ou bien qui souffre d'être illisible et ressent le besoin d'améliorer son écriture, 
    • Enfin, la rééducation en écriture s'adresse aussi aux adultes n’ayant jamais appris à écrire : il ne s'agit plus ici d'une rééducation à proprement parler mais d'un nouvel apprentissage spécifique à l'adulte.
    Il ne s'agit pas de faire des lignes d'écriture, mais de restaurer les éléments fondamentaux du geste nécessaire pour une écriture cursive fluide, rapide, confortable et lisible.

    • La rééducation en écriture peut commencer dès l'âge de 6 ans. Rarement, elle peut commencer plus tôt, en maternelle ou au CP, mais il ne s'agit alors pas véritablement d'une rééducation : il s'agit plus d'un coup de pouce pour acquérir les bonnes habitudes dès le plus jeune âge.
    • Les personnes souffrant d'handicaps particuliers comme la trisomie ou l'autisme peuvent également retirer des bénéfices d'une rééducation de l'écriture.

      vendredi 14 février 2014

      Formation des enseignants du primaire le 5 avril 2014

      Samedi 5 avril 2014 aura lieu la première session de formation à l'écriture cursive pour les enseignants alsaciens. A l'image de ce qui se fait dans d'autres régions, les enseignants alsaciens qui le désirent vont pouvoir compléter leur expérience de l'enseignement de l'écriture par une formation pratique.

      La première journée sera destinée plus particulièrement aux enseignants du primaire. Une seconde journée sera plus axée sur les besoins des enseignants de maternelle.

      Des mises en situation succèdent à la théorie, des manipulations favorisent l'intégration des concepts, des vidéos et photos vous permettent de mieux visualiser les situations rencontrées au quotidien et des documents pédagogiques vous donnent une base de travail.

      Nous verrons ensemble comment établir une progression pédagogique adéquate, aborderons les sujets de la tenue de crayon et de la posture, de la latéralité, de la gestion de l'espace feuille, de l'ordre d'enseignement des lettres ou encore des outils à privilégier.

      Afin de pouvoir répondre précisément aux attentes des enseignants inscrits, le nombre de place est limité à maximum 15 participants.

      Convention de formation et attestation de formation. 70€par personne.  Sur inscription uniquement.

      Le programme de la formation est disponible ici.

      Pour plus de renseignements et réserver votre place, contactez moi à l'adresse info@sos-ecriture.fr



      lundi 10 février 2014

      La dyspraxie, qu'est-ce que c'est ?

      dyspraxie
      La dyspraxie (plus officiellement trouble d'acquisition des coordinations TAC) est une altération de la capacité à exécuter de manière automatique des mouvements déterminés, en l'absence de toute paralysie des muscles impliqués dans le mouvement. 

      Une praxie, c’est un geste qui a été appris, c’est-à-dire le résultat d’une coordination motrice volontaire, non spontanée, par exemple l’écriture. Une fois le processus acquis, ce geste et cette tâche semblent définitivement spontanés : ils sont en fait devenus automatiques. La dyspraxie, c’est le trouble qui entrave la coordination et la planification des gestes. Le dyspraxique n’acquiert que difficilement ces automatismes, c’est comme si il devait les réapprendre sans cesse.

      Le sujet doit contrôler volontairement chacun de ses gestes, ce qui est très coûteux en attention, et rend la coordination des mouvements complexes de la vie courante extrêmement difficile. Ainsi la "simple" automatisation du geste d'écriture devient pour ces enfants un exercice requérant toute leur attention, au détriment du contenu de ce qu'ils écrivent. Cela induit pour la personne dyspraxique un effort exorbitant et pourtant insoupçonné, qui ne lui permet pas de dégager suffisamment de ressources intellectuelles pour les autres aspects du langage écrit : concevoir, prêter attention au sens et à l’orthographe, synthétiser, organiser, développer. C'est ce que l'on appelle la surcharge cognitive. Il en résulte une grande fatigabilité et à long terme un découragement de l’enfant dyspraxique dans son parcours scolaire.

      L'écriture n'étant pas portée par le mouvement, rien que de tenir la ligne d'écriture requiert de ces enfants toute leur énergie. C'est pourquoi dyspraxie et dysgraphie sont si souvent associées.

      Dans la majeure partie des cas, ces difficultés de coordination des praxies sont associées à des troubles oculomoteurs. Cette difficulté à acquérir des stratégies de regard efficaces est extrêmement pénalisante dans la vie courante puisqu’elle compromet l’accès aux informations présentées visuellement. 

      La dyspraxie est un handicap peu connu, présent dès la naissance, qui concernerait pourtant un pourcentage important d'enfants (5 à 7 % des enfants de 5 à 11 ans, selon le Haut Comité de santé publique). La dyspraxie passe souvent inaperçue en maternelle, au CP et même plus tard dans la scolarité, car elle est un handicap invisible. Ces perturbations apparaissent en effet en l’absence de lésion cérébrale avérée. De ce fait, la dyspraxie est parfois mise sur le compte d'un retard intellectuel d’une immaturité de l’enfant, d’un trouble affectif ou d’un manque de stimulations. Elles sont en fait le reflet d’un dysfonctionnement du cerveau.

      Les difficultés à mettre en œuvre les adaptations nécessaires des supports scolaires qui permettraient aux élèves dyspraxiques d’accéder aux compétences de leur classe d’âge conduisent chaque année des dizaines de milliers d’enfants d’intelligence normale et même bien souvent supérieure à la moyenne vers un échec scolaire. Une coopération étroite entre l’équipe pédagogique, les intervenants médicaux et paramédicaux et les parents est indispensable à la mise en œuvre de moyens de compensation au sein de l’école.

      Symptômes possibles :
      • troubles du développement moteurs : lenteur, maladresse, difficulté à exécuter des mouvements volontaires et coordonnés (marche, bicyclette, nage, jeux de balle, couper sa viande, s'habiller, se brosser les dents, nouer ses lacets)
      • Dysgraphie : difficulté à écrire à la main et à automatiser l'écriture manuelle.
      • troubles oculaires (oculomoteurs) : saccades et poursuite oculaire, fixation oculaire : difficultés à lire, à suivre sa ligne, à se repérer sur une page et à adopter une stratégie d'exploration de la page.
      • troubles de la parole : apraxie bucco-linguo-faciale, difficultés d'élocution
      • troubles orthophoniques (pseudo-dyslexie entrainée par la dyspraxie / dysgraphie), difficultés du langage écrit
      • troubles logico-mathématiques : difficultés à poser des opérations en colonnes, à appréhender les faits mathématiques, problèmes de séquences, difficulté à se positionner dans le temps…
      Le diagnostic est posé lors d'un bilan neuropsychologique complet généralement réalisé en centre hospitalier. Le suivi de l'enfant est réalisé par un neuropédiatre.

      pour aller plus loin :

      dimanche 9 février 2014

      Crampe de l'écrivain : un témoignage de rééducation


      dystonie de fonction
      La crampe de l'écrivain est une dysgraphie acquise de l'écriture survenant à l'âge l'adulte. Elle se manifeste par la contraction anormale de certains muscles de la main et des doigts, parfois de l'épaule ou du bras, survenant exclusivement durant l'acte d'écriture.

      Un patient que j'avais suivi pour une crampe de l'écrivain vient de m'écrire, pour me faire part de ses progrès. Il m'autorise à partager avec vous son témoignage, pour qu'il puisse servir à d'autres personnes souffrant comme lui de dystonie de fonction.



      "J'ai donc suivi quelques séances de mai 2013 au mois d'octobre. Après un arrêt de ces exercices j'ai repris (en janvier à domicile) Le phénomène de crispation reprenant, en décembre; Je dois constater un bon progrès. quand j'ai fait régulièrement, au cours d'une semaine par exemple , les exercices que vous m'avez donnés ; je constate une disparition du symptôme de crispation J'arrive à "contenir" ma crampe. Quand je dis contenir cela veut dire aussi, malheureusement, qu'elle ne disparaît pas définitivement ; Ce qui et vraiment gênant dans ce type de problème ,c'est que cela peut survenir brusquement, dans des situations données. (sans que je sache pourquoi) J'ai la paix pendant un certain temps, et cela revient; En faisant les exercices grapho moteurs, surtout les premiers que vous m'avez indiqués au mois de mai, cela disparait effectivement.  Il y a des moments où je ne suis absolument pas gêné. La lisibilité du graphisme s'en ressent évidemment . D'autant que je fais ces exercices avec la pâte à modeler dans la main. Je me demande pourquoi le phénomène est alors stoppé davantage , avec la fameuse pâte.... 



      La situation en février est donc la suivante . La crampe est " cachée et latente " mais les exercices permettent de débrider la main de désinhiber l'esprit; et c'est l' essentiel ! Car, j'ai bien conscience qui il y a une bonne part de "psycho" qui interfère et ce, depuis fort longtemps certes.  

      Les exercices de Monsieur Bleton étaient des exercices d’assouplissement du poignet, les vôtres, des entraînements grapho moteur. Quand je m’entraîne il en résulte un soulagement temporaire, passager. Mais, il y a objectivent un vrai progrès. Vos exercices y sont pour beaucoup. En fait (vous me le suggériez d'ailleurs) il faut que je couple les exercices de Monsieur Bleton avec vos exercices et surtout la relaxation auto training de Schultz que je pratique quotidiennement. (pour endiguer la part anxiogène du problème) Il n'y a pas de solution miracle; Il faut vivre avec. Mais vous m'avez facilité " la prise en charge" de la gêne. 



      Je tiens ici à vous remercier pour la gentillesse de votre l’accueil et surtout pour la patience, dont vous avez fait preuve, pour décrypter ce symptôme ,qui n'est pas fréquent, et votre compétence bien sûr en l'occurrence Vos séances constituent indéniablement un vrai soulagement."

      Note : Mr Bleton (cité par ce patient) est un kinésithérapeute spécialiste de la crampe de l'écrivain. Un des seuls que je connaisse qui a effectué des recherches approfondies sur cette pathologie, la dystonie durant le geste d'écrire. Son ouvrage "La rééducation de la crampe de l'écrivain" (édition Solal, malheureusement épuisé et non réédité) est pour moi une référence sur cette pathologie.