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samedi 23 mars 2013

Formation des enseignants du primaire

ardoise écriture cursive moi aussi
Je viens d'effectuer une formation à la pédagogie de l'écriture cursive d'enseignants  du primaire avec l'ASH de Colmar. Ce type de formation pour les enseignants est malheureusement rare en France. J'en profite pour signaler une autre session organisée par une collègue qui aura lieu en Bretagne : le samedi 20 avril 2013, à Plélan le Grand, en Ille et Vilaine.


Vous trouverez plus d'information sur cette formation sur le site rééducation écriture.



Au cours de cette journée seront abordés divers thèmes sur l'enseignement de l'écriture cursive tels que la tenue du crayon, la posture, le choix des outils ou l’ordre d’apprentissage des lettres. Cette formation permet d'établir une progression pédagogique adéquate de l'enseignement de l'écriture, de mettre en place des ateliers en autonomie, de comprendre  le sujet de la latéralité ou de la gestion de l’espace. Cette formation, destinée aux enseignants du primaire est organisée par une professionnelle de la rééducation en écriture.

Pour toute information sur cette formation contactez celia.cheynel@reeducation-ecriture.com

Si vous souhaitez l'organisation d'une telle session en Alsace, contactez moi info@sos-ecriture.fr


d'autres articles pouvant vous être utiles :

dimanche 17 mars 2013

rééducation de l'écriture : un exemple de résultats


Cette semaine, voici un exemple typique de rééducation d'une écriture scolaire à la troisième séance. Nous avons eu une première séance d'une heure pour observer et donner les premiers exercices de rééducation, une seconde séance une semaine après pour vérifier l'effet des exercices et les adapter, et une troisième séance trois semaine après la première. Soit en tout un mois de travail sur cette écriture cursive. Les exercices  sur les boucles cursives ont améliorés la fluidité du geste d'écriture et réduit les symptômes de dysgraphie. L'écriture est déjà plus lisible et nécessite beaucoup moins d'efforts en classe, même si mon travail de rééducatrice n'est pas complètement terminé à ce stade.

rééducation écriture cursive

Pour aller plus loin :

vendredi 1 mars 2013

Dysgraphie : à la recherche de la zone de l'écriture

neurones dysgraphie
Depuis les travaux précurseurs d'Exner au XIXe siècle sur des patients atteints de lésions cérébrales, on présumait que le geste d'écriture mettait en jeu une zone spécialisée du cerveau. Le seul moyen d'exploration disponible à l'époque consistait à effectuer l'autopsie de personnes ayant souffert de dysgraphie sévère ou d'agraphie.

Aujourd'hui, une équipe de l'INSERM (Unité 825 "Imagerie cérébrale et handicaps neurologiques») a complété cette exploration, en utilisant les techniques modernes des neurosciences et a nettement amélioré notre compréhension d'une région cérébrale impliquée dans l'écriture cursive, et donc dans la dysgraphie. Ces travaux sont publiés en ligne dans la revue Annals of Neurology.
       
Contrairement au langage oral, le geste d'écriture, invention récente de l'humanité, ne s'automatise qu'à la suite d'une longue période d'apprentissage. Les zones du cerveau impliquées dans le geste d'écriture ne sont donc pas naturellement prévues pour cette fonction, mais se spécialisent au cours de l'apprentissage.

La zone du cerveau qui permet de tracer des lettres est minuscule : elle ne mesure que quelques  millimètres carré. Pour la définir précisément, les chercheurs de l'INSERM ont fait appel à deux techniques très différentes : La première méthode consiste comme à l'époque d'Exner à regarder les conséquences d'une inactivation d'une région précise du cerveau. La différence par rapport au XIXieme siècle, c'est qu'il n'est plus nécessaire d'étudier les conséquences de lésions cérébrales réelles. On peut désormais étudier l'inactivation temporaire d'une micro-région du cerveau,  inactivation induite par une électrode. Le grand avantage est que le patient peut écrire pendant l’expérience. L'équipe de recherche a profité d'opération neurochirurgicales (qui étaient prévues pour retirer des tumeurs bénignes) pour demander à des patients (volontaires, ouf!) de participer à ce travail d'exploration du cerveau.

La stimulation électrique permet de désactiver de très petites parties du cortex. Les patients, éveillés au cours de cette phase de l'intervention, effectuent des exercices d'écriture cursive, spontanés ou sous la dictée. Une fois que la stimulation électrique désactive une certaine zone précise, le patient, tout en étant encore capable de lire ou de déplacer sa main, est tout à fait incapable de produire un message écrit intelligible.

cerveau écriture dysgraphie
A gauche : zones activées en IRM lors d’un exercice de dictée, cerclées en blanc la zone spécifique de la transformation du code orthographique en représentation motrice des lettres. A droite : l’exercice éveillé, les points bleus correspondent aux zones bloquant cette transcription. La position moyenne de ces points correspond à la zone révélée en IRM. © Inserm, JF Demonet
La seconde méthode consiste à effectuer l'imagerie fonctionnelle du cerveau pendant des exercices d'écriture. L'Imagerie par Résonance Magnétique fonctionnelle, permet de visualiser l’afflux sanguin dans chaque région du cerveau et donc de voir en temps réel les zones actives du cerveau. L'expérience (en effectuant la comparaison entre des zones activées au cours de différents exercices) permet de définir, statistiquement, l’existence d’une zone responsable de la production écrite de mots.

En croisant les résultats obtenus par ces deux méthodes l'équipe a montré qu'une petite zone dans le cortex frontal gauche est essentielle pour la production de mots écrits. Cette zone permet de transformer l’information orthographique (quelles lettres constituent le mot), en information grapho-motrices (quels mouvements exécuter pour tracer les lettres).

L’équipe de Jean-François Démonet a su localiser dans le cerveau cette région reliant l’information orthographique aux gestes d’écriture. Ce travail est un premier pas vers la compréhension des troubles de l’écriture dans des pathologies aussi diverses que la maladie de Parkinson, l’aphasie vasculaire ou les dysgraphies.

Pour aller plus loin :
Franck-Emmanuel Roux , Olivier Dufor , Carlo Giussani , Yannick Wamain , Louisa Draper , Marieke Longcamp , Jean-François Démonet



    L'aire d'exner a été cité pour la première fois dans : S. Exner: Untersuchungen über die Localisation der Functionen in der Grosshirnrinde des Menschen. Vienna, W. Braumuller, 1881.
    dysgraphie exner
    L'aire d'Exner en 1881